Il a fallu 2 décennies, et l’amélioration constante des outils d’intégration et de déploiement en continu, pour faire du dialogue entre le Métier et la Technique une réalité quotidienne (ou au moins hebdomadaire) du développement de logiciel dans l’entreprise.

Jadis, entre la “Maîtrise d’Ouvrage” et la “Maîtrise d’Œuvre”, on s’écrivait. De l’éclosion d’une idée en réunion de recueil des besoins, à son aboutissement concret dans le comportement d’un ordinateur il pouvait se passer 2 à 3 ans (si tout allait bien). Souvent l’idée était devenue méconnaissable. Parfois c’était une bonne chose. Il fallait s’armer de patience, et de rames de papier A4.

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Est-ce la paresse à écrire (spécifier ces cathédrales conceptuelles que sont les logiciels exige du temps, de la rigueur et un sens démesuré du détail), ou bien l’appel de la vitesse, ou simplement une sorte de pragmatisme, toujours est-il que les entreprises, après quelques années de réticences (certaines d’entre elles justifiées, d’autres infondées) ont fini par acquérir, avec des succès éclatants, raisonnables ou mitigés, une forme d’agilité.🧗🏼‍♀️

Mais voici où le bât blesse : l’agilité règne dans les entreprises (à tout le moins le vocabulaire agile règne), mais la maintenabilité pas encore.

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Il faut la coopération de 3 acteurs pour créer un logiciel utile, fiable et pérenne : le Métier, la Technique, et le Management.

Sans l’acteur Technique, le Métier et le Management s’en sortent avec les logiciels déjà développés (solutions, suites bureautiques). N’oublions pas que le mieux est l’ennemi du bien.

Sans l’acteur Métier (et son aiguillon: la valeur métier), le Management et la Technique créent une expérience, un socle, théoriquement utile dans le futur.

Sans l’acteur Management, la Technique et le Métier créent, parfois à des vitesses vertigineuses, quelque chose qui marche aujourd’hui peut-être, mais qui ne marchera plus demain, lorsqu’il faudra maintenir la chose en question.

Produire du logiciel maintenable demande une discipline et une constance certaines. C’est là que le management intervient. (Par discipline j’entends l’application cohérente d’un ensemble de règles, pas le fait de discipliner les gens avec des fouets managériaux). Maintenir la maintenabilité, cela ne peut être confié à la Technique seule, car la vocation de cet acteur est d’apprendre, pas de maintenir.

C’est là que le dialogue entre la Technique et le Management doit s’installer et s’étendre, afin de créer plus d’environnements où on excelle à créer du logiciel, mais aussi à le réparer. 🗺🪜🧯

Les sujets de conversation qui s’imposent :

  1. la “dette technique”, c’est à dire en fait la place des tests et des revues 🔍
  2. le turn-over et la culture évanescente de l’entreprise 🎈
  3. (a contrario) la persistence des choix technologiques dans l’entreprise 🏛
  4. le marché de la nouveauté technologique et ses chimères 🌠

Stay tuned!

publié sur Linked In le 12/04/2023